Depuis le 7 avril 2022, le projet Expérimentation Navettes Autonomes (ENA), a ouvert officiellement au public sa première expérimentation avenue Roumanille à Sophia Antipolis.
Dans la continuité d’un bus à haut niveau de service, deux navettes roulent du lundi au vendredi de 7h30 à 9h30, de 11h45 à 14h15 et de 16h30 à 18h30 avec une fréquence de 10 minutes, jusqu’à fin août 2022.
Le fruit de deux années de travail
Le projet ENA, lancé en novembre 2019 dans le cadre de l’appel à projet Expérimentation du Véhicule Routier Autonome EVRA, a pour vocation de développer des transports de service de navettes autonomes en mettant au centre de sa démarche les utilisateurs, leurs besoins et leurs motivations. Pour répondre à cet objectif, le consortium ENA réunit 7 entreprises, 2 établissements académiques et 2 territoires qui interviennent à chaque étape du projet pour apporter leurs compétences et leur savoir-faire.
Berthelet, opérateur de transport de voyageurs, fort d’une expérience dans le déploiement de nouvelles technologies et d’expérimentations de navettes autonomes, opère les navettes qui roulent aujourd’hui à Sophia Antipolis.
Navya, un leader des systèmes de mobilité autonome, a conçu les navettes qui intègrent les dernières évolutions software, dont la nouvelle version « 6.X » du logiciel Navya Drive®. Pouvant atteindre 20 km/h, elles disposent du nouveau format de cartographie Haute Définition qui permet, par exemple, d’intégrer un niveau de précision supérieur pour une conduite optimisée dans des environnements difficiles et changeants.
Le trajet a été aménagé par Eiffage Energie Systèmes avec l’installation des infrastructures nécessaires, comme les quais ou le local de remise des navettes et la communication intelligente entre la navette et les feux connectés.
L’Université Gustave Eiffel et Sector Group, spécialiste de la sûreté de fonctionnement, ont travaillé à partir de l’analyse du parcours, à l’élaboration de scénarios susceptibles de mettre la navette en difficultés. Ces scénarios ont été reproduits sur piste fermée à TRANSPOLIS afin de vérifier le comportement de la navette et ainsi assurer la sécurité des passagers et autres usagers de la route.
Pour que cette expérimentation se rapproche au mieux des conditions réelles d’un service de transport public, l’exploitation de la navette a été conçue pour s’intégrer efficacement au réseau Envibus de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis. Instant System, de l’écosystème sophipolitain, a développé l’information voyageur du service de navette, dont un MTicket, permettant ainsi de planifier son trajet en navette en intermodalité avec les bus traditionnels et le valider avec une seule application, Envibus Cap Azur.
La spécificité du projet ENA
Par ailleurs, la spécificité du projet ENA tient au travail des chercheurs de l’Université Gustave Eiffel, de l’Ecole Nationale des Travaux publics de l’Etat et d’EDF sur diverses méthodologies d’enquêtes afin de cerner les besoins et les motivations des utilisateurs et des non-utilisateurs de ce service.
Les enquêtes vont être menées durant les 5 mois que rouleront les navettes afin de produire un retour d’expérience rigoureux et documenté sur l’acceptation des utilisateurs des navettes, l’impact socioéconomique et environnemental de ce service et la sécurité des passagers.
L’Université Gustave Eiffel travaille également sur un dispositif innovant qui sera testé pour la première fois en condition réelle sur le parcours de la SophIAbus. Il s’agit d’un système de détection de mouvement qui permettra de savoir, en temps réel, si une voiture sort d’une place de stationnement et donc d’ajuster le comportement de la navette ce qui améliorera la qualité de service pour les usagers.
Dans quelques semaines, un service de navette autonome sera proposé sur l’autre territoire du projet ENA, Cœur de Brenne, pour 6 mois afin de relier 4 villages entre eux dans un contexte rural. Le projet ENA dispose d’un budget de 8M€, dont 4,6M€ de subvention, est financé par le Programme d’Investissement d’Avenir, opéré par l’ADEME et labellisé par le cluster CARA.