La CCI Nice Côte d’Azur dresse un état des lieux de l’économie bleue de la Côte d’Azur.
Sur la façade méditerranéenne, le maritime constitue un enjeu important. La Côte d’Azur reçoit par exemple plus de 40% du yachting mondial en été.
L’économie azuréenne se distingue par des particularités que l’Observatoire Economique de la CCI Nice Côte d’Azur décrypte dans son étude « Economie bleue ».
Réalisée en 2020 auprès d’un panel de plus de 400 entreprises représentatives de la filière, l’étude permet de mesurer le poids économique au sein des territoires maralpins et d’apprécier la dynamique d’innovation qui anime la filière.
1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires générés par 1 852 entreprises employant 8 205 salariés dans le 06
L’Économie bleue désigne l’ensemble des activités liées aux océans, aux mers et à leurs côtes. Elle englobe aussi un grand nombre de secteurs, du tourisme côtier à l’exploitation de champs gaziers et pétroliers offshore.
L’économie maritime représente environ 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires sur le département des Alpes-Maritimes en 2019. 1 852 entreprises emploient 8 205 salariés. Les emplois salariés par secteur sont répartis ainsi : 38% pour les services (3100 emplois), 34% pour l’industrie (2 800 emplois) et 28% (2 305 emplois) pour le commerce.
Les entreprises de l’industrie sont en moyenne plus grandes en termes d’emplois salariés (27% d’entreprises pour 34% d’emplois), en comparaison avec les services «bleu» (41% des entreprises et 38% des emplois).
Les industries nautiques (611 entreprises recensées) emploient environ 3 300 salariés sur le département des Alpes-Maritimes pour un chiffre d’affaires annuel de 569 millions d’euros. Les services du nautisme et des transports maritimes concentrent quant à eux 3 800 effectifs salariés, et réalisent annuellement plus de 690 millions d’euros de chiffre d’affaires.
La prévalence de l’économie bleue est principalement liée à un positionnement fort sur le tourisme côtier, la navigation de plaisance et le yachting. En effet, la Côte d’Azur a su capitaliser sur son attractivité pour devenir une destination mondiale majeure pour les touristes et les amateurs de plaisance.
Nombre d’entreprises de l’économie bleue par EPCI
La Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis, la Métropole Nice Côte d’Azur et la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins arrivent en tête en nombre d’établissements implantés avec respectivement 576, 550 et 531 entités. Les trois EPCI concentrent 90% du chiffre d’affaires et des effectifs du département.
40% des effectifs de la Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis (1 581 salariés) travaillent dans l’industrie nautique (fabrication, réparation et entretien de bateaux, machines et équipements), contre 26% des effectifs de la Métropole (794 salariés).
La Métropole Nice Côte d’Azur contribue à elle seule au tiers du chiffre d’affaires maritime du département.
Les salariés de l’économie bleue principalement dans de petites structures
Les établissements de moins de dix salariés rassemblent 41% des effectifs de la filière maritime. Les douze plus grands établissements emploient quant à eux plus de 2 050 salariés, soit 25%. D’importantes variations sont observées selon les secteurs d’activité. Par exemple, dans la catégorie du tourisme côtier (plagistes, sports et loisirs), 85% des effectifs sont concentrés dans des établissements de plus de 10 salariés.
Segmentation de la filière maritime :
L’économie bleue peut être observée selon 7 domaines d’activité :
- 1 INDUSTRIE NAUTIQUE :
- Fabrication, réparation et entretien de bateaux.
- Machines et équipements.
- 2 SERVICES DU NAUTISME :
- Location, vente et négoce de bateaux.
- Autres services auxiliaires (mise à disposition de skippers, formation à la navigation, etc.).
- 3 TRANSPORT MARITIME :
- Transport de passagers (hors croisières)
- Transport de marchandises
- Services aux transports
- 4 RESSOURCES BIOLOGIQUES MARINES :
- Secteur primaire (pêche, aquaculture…)
- Transformation des produits de la mer (industrie agro-alimentaire)
- Distribution des produits et restauration (poissonneries, restaurants de fruits de mer…)
- 5 PLAGISTES, SPORTS ET LOISIRS EN MER
- 6 ACTIVITÉS PORTUAIRES : entreposage et stockage (bateaux, marchandises…), gestion, travaux et aménagement portuaires.
- 7 RESSOURCES NON BIOLOGIQUES : en l’absence d’extraction de matières premières en fonds marins, l’activité des cimentiers a été retenue.
Caractéristiques de la filière : les entreprises de la filière maritime tournées vers l’international
Plus de 50% des entreprises de la filière maritime rayonnent au niveau international. Par essence, les activités de la plaisance et du yachting (51%) et du transport maritime (63%) sont tournées vers une clientèle et des partenaires internationaux. Le reste des entreprises est majoritairement composé d’entreprises locales : il s’agit par exemple de l’exploitation, de la transformation et de la distribution des ressources biologiques marines (60% évoluent uniquement sur le département).
Impact de la crise sanitaire : des entreprises frappées de plein fouet
La crise sanitaire a entraîné des pertes d’activité considérables pour les entreprises de l’économie bleue en 2020 : 80% ont affirmé subir un impact négatif (48%), voire très négatif (33%).
La crise sanitaire a fait chuter brutalement l’activité des entreprises du département. La dépendance de l’économie bleue maralpine au tourisme a entraîné, pour 25% des entreprises, un recul de la part maritime de leur activité. Malgré tout, 72% des répondants ont pu maintenir cette part à un niveau égal, notamment en raison des aides versées aux entreprises.
L’innovation : dans la Recherche et le Développement
Une entreprise sur cinq a déclaré disposer d’une démarche de Recherche et Développement entre 2017 et 2019. Cette proportion augmente avec le nombre d’effectifs salariés (33% chez les plus de 10 salariés).
Dans la majorité des cas (70%), la R&D a été pratiquée en interne, de façon continue ou occasionnelle.
Quelles innovations ? Principalement en marketing et dans l’organisation
31% des établissements de plus de 10 salariés ont eu recours à une innovation d’organisation, transformant ainsi le mode de fonctionnement de l’entreprise avec un changement dans l’organisation même du travail : autonomie des salariés, refonte des équipes….
Tous domaines d’activité confondus, 37% des innovations portent sur le marketing avec une nouvelle stratégie de vente : nouveaux canaux de communication, nouveaux packagings…
Les innovations de produit et de procédés de production concernent respectivement 25% et 12% des innovations réalisées. On observe des variations selon les domaines d’activité : dans l’industrie nautique par exemple, 16% des entreprises ont transformé leurs procédés de production.
Retrouvez l’intégralité de l’étude sur le site de la CCI Nice Côte d’Azur