- Un programme pilote national : Le projet IMPULSION, lancé par l’Institut National du Cancer, marque le premier programme pilote de dépistage organisé du cancer du poumon en France, avec un déploiement prévu en 2025.
- Un dépistage ciblé et efficace : Destiné aux fumeurs et ex-fumeurs de 50 à 74 ans, le dépistage combine un scanner thoracique à faible dose et un sevrage tabagique, permettant de réduire de 21 % la mortalité liée au cancer du poumon.
- Le CHU de Nice annonce dans un communiqué de presse le rôle clé de l’IHU RespirERA à Nice : L’IHU RespirERA, premier institut hospitalo-universitaire dédié aux maladies respiratoires, est chargé du développement du système d’information national (SI) pour structurer, automatiser et sécuriser le dépistage à l’échelle nationale.
- L’intelligence artificielle au service du diagnostic
L’IA sera utilisée pour détecter les nodules pulmonaires, évaluer leur malignité et prédire l’apparition du cancer, renforçant ainsi l’efficacité du dépistage et du diagnostic précoce.
L’Institut National du Cancer confie à l’Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA à Nice la construction du système d’information national dédié au dépistage du cancer du poumon en France.
Le 23 janvier dernier, l’Institut National du Cancer (INCa) annonçait le lancement du programme pilote de dépistage du cancer du poumon. Ce projet nommé IMPULSION sera déployé en 2025.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France avec 30 400 décès par an. Il touche chaque année 53 000 femmes et hommes. Si son taux d’incidence tend à se stabiliser chez l’homme entre 2010 et 2023, il augmente de façon préoccupante chez la femme (+4,3 % sur la même période).
Dépistage et impact
Le dépistage de ce cancer s’adresse aux fumeurs et aux ex-fumeurs de 50 à 74 ans. Il combine un scanner du thorax à faible dose et un sevrage tabagique. Ce dépistage permet de réduire de 21 % les décès par cancer du poumon.
Sans dépistage, trois quarts des cancers du poumon sont détectés à un stade avancé, rendant le pronostic défavorable. Grâce au dépistage, cette proportion s’inverse et les trois quarts des cancers sont détectés à un stade précoce, ce qui augmente les chances de guérison.
Le rôle de l’IHU RespirERA
L’Institut Hospitalo-Universitaire RespirERA, basé à Nice, est le premier IHU dédié aux maladies respiratoires. Il adopte une approche holistique, intégrant vieillissement, environnement et santé respiratoire. Son objectif est d’abandonner l’approche traditionnelle au profit d’une médecine de précision, permettant des diagnostics plus fins et des traitements personnalisés, avec un accent sur la prévention pour les populations vulnérables.
L’INCa a confié à l’IHU RespirERA la construction du système d’information national (SI) dédié au dépistage du cancer du poumon en France. Ce SI s’intègre dans le programme de recherche IMPULSION.
Dès son origine, le SI sera à la fois un outil métier et un outil de recherche. Il servira de base pour le déploiement du dépistage en routine d’ici 2028. Il intégrera :
- Des données cliniques et d’imagerie
- Un outil métier structurant un parcours utilisateur sécurisé et automatisé
- Une interconnexion avec des bases de données pour évaluer l’impact du dépistage
La construction du SI et la formation des centres de dépistage seront assurées par le pôle numérique de l’IHU, sous la responsabilité du Pr Marquette.
Accessibilité et inclusion
L’accès aux soins est limité par la précarité sociale, ce qui impacte l’accès au dépistage. Ces critères correspondent aussi aux populations dites « à risque tabagique », c’est pourquoi l’IHU RespirERA mène des recherches sur les modalités d’accès au dépistage pour éviter des inégalités.
Les campagnes de dépistage ciblent aussi les patients atteints de BPCO (bronchopathie chronique obstructive), une autre pathologie liée au tabac. Des actions sont menées pour accompagner le sevrage tabagique et encourager le dépistage.
Intelligence artificielle et biomarqueurs
Le cancer du poumon est fortement lié aux expositions environnementales et professionnelles. L’IHU étudie l’exposome des individus dépistés, notamment les carcinogènes détectables dans les cheveux et les urines, ainsi que les signatures biologiques du cancer dans le sang.
L’intelligence artificielle (IA) appliquée à l’imagerie thoracique intervient à trois niveaux :
- Aide à la détection de nodules pulmonaires
- Caractérisation de la probabilité de malignité d’un nodule
- Prédiction de l’apparition du cancer
L’utilisation de biomarqueurs sanguins (miRNA, ADN tumoral circulant, panels de protéines) constitue un axe de recherche prometteur. Intégrer ces biomarqueurs et des images de scanner dans des modèles prédictifs basés sur l’IA pourrait révolutionner le dépistage du cancer du poumon.
Source : CHU de Nice