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Intelligence Artificielle Biomédicale & Éthique : O-Kidia révolutionne le diagnostic des troubles de neurodéveloppement et de la santé mentale

okidia nice cotedazur — *Vanessa Douet-Vannucci, Fondatrice et Directrice Générale d’O-Kidia et Nicolas Dufourcq, Directeur général de la Banque publique d’investissement lors de la remise de prix du concours i-nov.*

Lauréate du concours i-Nov en avril 2024 et du programme d’accélération de l’innovation en santé mentale « Initiative Impact » en 2023, la startup labellisée deeptech O-Kidia, qui a implanté son siège social à Nice avec l’accompagnement de Team Nice Côte d’Azur et dispose de bureaux à Sophia Antipolis et Gardanne, connaît une croissance remarquable.

Spécialisée dans les applications logicielles pour les professionnels de santé, O-Kidia soutient le diagnostic et l’orientation thérapeutique des enfants et adolescents souffrant de troubles du neurodéveloppement associés à des difficultés de santé mentale.

En combinant biométrie et approche transdiagnostique, ses solutions identifient des biomarqueurs permettant d’accélérer la pose du diagnostic, de guider les praticiens dans leurs décisions cliniques, et de réduire les coûts liés aux parcours de soins.

Entretien avec Vanessa Douet-Vannucci, Fondatrice et Directrice Générale d’O-Kidia.

Vous avez choisi d’implanter le siège social d’O-Kidia à Nice en 2022. Quels ont été vos critères pour cette implantation ?

Nice offrait pour O-Kidia une combinaison idéale de ressources en santé, de talents locaux, notamment en modélisation biomédicale et d’opportunités de recherche.

En nous installant ici, nous avons pu établir des partenariats essentiels, comme avec le laboratoire RETINES (Risques Épidémiologie, Territoires, INformatique, Éducation et Santé) de l’Université de la Côte d’Azur, le CHU de Nice et le Centre Ressources Autisme (CRA) de la Fondation Lenval, tous précieux pour nos travaux en neurodéveloppement et santé mentale..

À cela s’ajoute l’écosystème technologique de la région, notamment l’expertise locale en intelligence artificielle et développement en informatique médicale, qui sont au cœur de nos solutions.

En implantant notre siège social à Nice, avec des bureaux supplémentaires à Sophia Antipolis et Gardanne, nous avons pu renforcer notre proximité avec les talents et les compétences locales, ce qui nous aide à recruter facilement et à fidéliser nos équipes.

C’est un choix stratégique qui nous donne une base solide pour notre croissance.

Votre entreprise connaît une forte croissance. Quels sont les facteurs qui contribuent à cette dynamique ?

Oui, notre croissance est en effet rapide, portée par la forte demande pour des solutions innovantes dans la filière diagnostique des troubles neurodéveloppementaux et de la santé mentale chez les jeunes.

Aujourd’hui, les praticiens ont un besoin d’outils fiables qui simplifient et optimisent les diagnostics, et O-Kidia répond à ce besoin avec des solutions qui allient collaboration et gain de temps.

Ce dynamisme est soutenu par le rôle central de nos investisseurs, qui apportent non seulement un soutien financier mais aussi des compétences stratégiques complémentaires à notre projet.

Nous bénéficions également d’aides à l’innovation, notamment de l’Agence Nationale de la Recherche et de Bpifrance, avec divers programmes nationaux, comme le concours i-Nov dans le cadre de France 2030.

Ces soutiens renforcent nos capacités de recherche et d’innovation, et soulignent la reconnaissance de l’intérêt de nos solutions par les autorités.

En plus de faciliter l’accélération de nos projets, ils confirment le potentiel du secteur de la santé numérique et nous encouragent dans notre croissance.

Pouvez-vous nous présenter votre plateforme Spectrum ?

Spectrum est une plateforme collaborative qui recueille les évaluations numériques pour faciliter la pose du diagnostic et le suivi des troubles du neurodéveloppement et de la santé mentale, en ciblant en priorité les jeunes de 7 à 25 ans.

Spectrum automatise des tâches comme la cotation des scores et la génération de rapports, des processus qui sont souvent longs et complexes en diagnostic en neurodéveloppement.

Ces outils permettent aux professionnels de consacrer moins de temps aux tâches répétitives, tout en obtenant une vue d’ensemble sur la santé de leur patient, ce qui renforce leur accompagnement et améliore la prise en charge.

Cela contribue également à réduire les coûts pour le système de santé en optimisant le temps des praticiens et en diminuant le besoin d’examens complémentaires.

O-Kidia développe également le projet SMILE. Comment se distingue-t-il de Spectrum ?

SMILE est une déclinaison de Spectrum spécifiquement pensée pour les étudiants, une population qui connaît une hausse des problèmes de santé mentale et de besoin d’accompagnement.

En plus de l’étude scientifique prévue sur 3 ans, SMILE intègre des questionnaires d’auto-évaluation, permettant aux étudiants d’avoir une première analyse de leur bien-être mental et, si besoin, de trouver des ressources adaptées dans leur région.

Pour cela, nous collaborons avec les universités, ce qui permet de personnaliser les orientations et les recommandations locales pour les étudiants. C’est une déclinaison qui répond aux besoins de cette population tout en renforçant les partenariats sur les territoires.

En termes de recherche, vous menez actuellement plusieurs études scientifiques. Quels sont vos objectifs et méthodes dans ces projets ?

Nous avons actuellement trois études scientifiques en cours.

Leur but est de mieux comprendre l’aspect multidimensionnel des troubles du neurodéveloppement chez les jeunes pour affiner le développement de nos solutions et répondre au mieux aux besoins des professionnels de santé et de leurs patients.

Nous adoptons une approche de science participative, c’est-à-dire que nous invitons les jeunes participants, entre 7 et 25 ans, ainsi que leurs familles, à contribuer activement au développement de nos solutions.

Cela passe par une transparence totale sur la collecte de données, qui sont essentielles pour améliorer la qualité des diagnostics et affiner les outils.

Nous informons chaque famille sur l’importance de ces données, à qui elles sont destinées et à quoi elles servent. Les utilisateurs doivent comprendre le rôle de la donnée dans un contexte médical et l’importance de son usage en santé.

Notre objectif est non seulement de renforcer la pertinence de nos outils, mais aussi de sensibiliser sur la gestion éthique des données de santé.

Nous plaçons l’éthique au centre de notre démarche, avec un focus sur l’humain et la relation de soin.

Le numérique a pour but de faciliter les processus d’évaluation et d’accélérer les diagnostics, mais notre intention est qu’il reste au service des interactions humaines, essentielles dans la santé mentale.

Nous tenons à ce que notre approche permette à chacun de devenir acteur de sa santé, en connaissance de cause, et en toute transparence.

Quels sont vos principaux objectifs pour O-Kidia dans les années à venir ?

Nous avons pour ambition d’étendre Spectrum à l’échelle nationale pour en faire un outil de référence pour les troubles du neurodéveloppement et de santé mentale, en obtenant sa certification comme dispositif médical de classe 1.

Cela nous permettra de garantir aux utilisateurs que la solution répond aux exigences de sécurité et de qualité.

Nous souhaitons également que nos solutions facilitent des diagnostics plus rapides, réduisent les coûts et améliorent l’accès aux soins, car un diagnostic précoce est la première étape vers un traitement adapté.

À terme, nous voulons que Spectrum devienne un standard dans les parcours de soins, contribuant ainsi à la fois à l’innovation en santé, à la réduction des dépenses de santé et à l’amélioration des parcours pour les patients, tout en soutenant la forte dynamique de notre entreprise.